mercredi 2 novembre 2011

Le (dernier ?) mot de Claire

Claire, comme d'hab, aura probablement le dernier mot. Ce blog étant un blog "patagon", nous ne le continuerons sans doute pas pour ces derniers jours à Buenos Aires.

Oui, il fallait bien oublier que l’air qu’on allait respirer désormais ne serait plus ce mélange enivrant de romarin local, d’air incroyablement pur et de fleurs délicates à l’odeur de rose et de miel différemment sensibles selon la température.

Oublier que ces endroits sont devenus rares dans ce monde trop peuplé et que notre civilisation a éliminé ces peuples qui vivaient en symbiose avec cette nature même pas pour de l’or mais pour des moutons.

C’étaient les indiennes qui plongeaient nues pour ramener des crabes géants à leur famille enduites de graisse de phoque ! Une autre vie !

En dehors du fait que ce climat est vivifiant et qu’il faut bouger pour ne pas avoir froid, (même Patrick), les guides que nous avons eus étaient tous jeunes, sympas, intelligents, entrainants et ça a été un vrai plaisir de marcher avec Penelope, de discuter surf avec Javier ou d’alpinisme avec Matthias. Et tous, avaient changé de vie pour vivre dans cette région.

Voyage magnifique, on a appris plein de choses et on a vu le ciel et la mer et des montagnes et des glaciers et des sentiers et des pics sauvages sous un vent qui du Pacifique à l’Atlantique, du Sud au Nord balaie tout sur son passage. Avec du soleil de temps en temps …

Avec des gens pour qui cette nature remplace tant de choses … mais reliés à vous quand même par ces technologies …

Pourvu que ça ne change pas trop vite.


That's all folks !

Quelques heures à Ushuaia

Mercredi 2 novembre

Arrivée dans la nuit à Ushuaia ; au matin, grand soleil et il fait 15°.


Notre chauffeur nous attend et nous fait faire un tour de la ville, sans grand intérêt, mais le site est très beau, du fait de l’environnement.


On grimpe vers le glacier Martial où le télésiège n’est pas ouvert ; tant pis, on fera un petit bout à pied … mais pas trop loin il ne faut pas oublier qu’on a un avion à prendre.







En descendant, petite vue sur la ville noyée dans la poussière que soulève le vent, violent ici aussi.


Ensuite, visite de la prison (Ushuaia était au début une colonie pénitentiaire), aujourd’hui transformée en musée ;


seul un couloir est resté en l’état …


Finalement, la plus belle vue sera prise de l’aéroport, dont la piste longe le canal de Beagle.



Et les vues au décollage sont plutôt sympas !



A nous Buenos Aires !

Croisière de Punta Arenas à Ushuaia ...

Samedi 29 octobre

Matinée tranquille au Remota, déjeuner tôt et transfert à 13h pour Punta Arenas, 250km, 3h30 de route environ.

Il fait très beau à Punta Arenas, mais le vent est toujours très fort. Arrivée au comptoir de la compagnie Australis pour le check-in et balade autour de la place centrale, puis le long de la plage (enfin, plage, si on veut : le bord du détroit de Magellan est assez peu propice à la baignade !) ; embarquement sur notre navire : Stella Australis à 18h.


Notre cabine est sur le pont supérieur et a une fenêtre toute hauteur, ça promet de superbes vues, cool, enfin … weather permitting, mais la météo n’est pas très optimiste !



On appareille à 20h.



Briefing sur le bateau, la sécu, l’expédition ; on est une centaine, de 16 nationalités différentes, le bateau est à moitié vide. Dîner 20h30 et dodo.

Dimanche 30 octobre

On a navigué toute la nuit, sans bruit et sans qu’on sente le moindre mouvement ; les fjords sur lesquels on navigue sont assez protégés, mais en plus, le bateau est extrêmement stable !
Au lever du jour on atteint le fjord Almirantazgo, dans la grisaille,


petit dej’ à 8h et arrivée dans la baie d’Ainsworth et vue (de loin) sur le glacier Marinelli.


Nous débarquons vers 9h30 pour une balade d’environ 2h, avec notre guide Paula. Nous sommes un groupe de 9 francophones : 5 français et 4 belges qui s'avèreront tous très sympas et Paula est super marrante ; désormais nous serons le « groupe castor », en hommage à ces gentils rongeurs qui ont été introduits là un peu par erreur et qui ravagent la forêt pour construire leurs barrages !





Quelques images du paysage :





Retour sur le bateau, le temps s’est un peu dégagé ; on aperçoit vaguement des éléphants de mer en passant près de leur île.






Déjeuner 13h ; ensuite, on se relaxe en attendant la balade en zod de l’après-midi aux îlots Tuckers.


15h30, les zodiacs piaffent,


Et on y va :




Cormorans de roche,



Otarie (bien seule) …


Quelques manchots de Magellan,




Et les cormorans impériaux aux yeux bleus ; ceux qui ont la crête relevée sont des mâles indiquant ainsi aux femelles qu'ils sont dispos ; ceux qui sont déjà casés ont la crête baissée, cool, non ?





Fin de la journée tranquille, on navigue vers les glaciers de demain ; Claire profite de la salle de gym, moi je m’occupe de mes photos, du blog et je bouquine.
Apéro et conf sur les oiseaux de Patagonie à 19h, dîner 20h30, la vie sur le bateau est cool.

Lundi 31 octobre

Nuit un peu agitée, vers 2h30 on est passés par une zone non protégée, où le Pacifique pouvait s’engouffrer ; résultat, le bateau, même stable, bouge beaucoup et tout ce qui n’est pas déjà par terre dans la cabine s’y retrouve assez vite. Claire nous voit déjà périr dans un épisode genre Titanic !
Ça ne durera pas trop longtemps, une petite heure et … on n’y est pas restés finalement !
Au matin, il pleut, tout est gris.





Le programme de la matinée est calme : on navigue le long des canaux Baleinier et O’Brien sans débarquement dans l’immédiat et du coup des activités « culturelles » nous sont proposées : une conférence sur les glaciers, leur naissance, leur vie, leur mort et ensuite une autre conférence – très intéressante- sur la Terre de Feu, les indiens qui ont habité ces contrées hostiles et leur interaction avec les premiers explorateurs, plutôt amicale et doublée d’un intérêt scientifique, mais aussi avec les premiers colons qui ont eux conduit à leur extermination car les indiens prenaient leurs moutons pour des guanacos blancs, bien plus faciles à chasser que les vrais et ça n’a pas trop plu aux éleveurs …
On ne sort qu’après le déjeuner après être entrés dans le bras NW du canal de Beagle et le fjord Pia, pour aller voir le fameux glacier Pia.







Débarquement dans un champ de glaces, flottantes ou échouées ;




balade toujours avec notre guide Paula,


d’abord on grimpe sur une colline ; quelques vues assez superbes, malgré le temps un peu meilleur, mais toujours bien maussade.





Puis repos sur la berge.






Vers 18h on appareille par le bras NE du canal de Beagle, on quitte le glacier Pia



et on se dirige vers la fameuse « avenue des glaciers » : 5 glaciers se succèdent pendant une petite heure : « Romanche », « Allemagne », « France », « Italie » et « Hollande » ;








devant chaque glacier on nous sert un verre d’une boisson plus ou moins typique du pays et un petit qqchose à grignoter (genre bière-saucisse pour l’Allemagne, vin-pizza pour l’Italie, champagne-fromage pour la France …) on est plutôt bien à la sortie de cette avenue … D’autant que le diner est servi dans la foulée !
Extinction des feux vers 22h30, demain le Cap Horn, lever 6h30 ; on nous prévient que vers 4h on risque d’avoir un passage un peu mouvementé … on verra !

Mardi 1er novembre

Finalement, nuit calme ; ça n’a pas bougé, c’est déjà ça.
Arrivés en vue du Cap Horn (55° 56’ S et 67° 19’ W), la mer est calme : le débarquement sera sans risque.


160 marches nous attendent pour atteindre le plateau où se trouvent un monument et le phare ;







tout ça n’est pas très impressionnant, le paysage est beaucoup moins photogénique que le cap de Bonne Espérance, mais c’est l’idée d’être au Cap Horn qui compte en fait.




On redescendra au bout d’environ 1h30. La mer commence à se former un peu et l’embarquement dans les zodiacs sera un peu plus sportif ; surtout, il faut être rapide et bien viser entre deux vagues ; certains trouveront le moyen de se faire un peu tremper …


Petit dej’ et, vues les conditions, le capitaine décide de passer le Cap Horn, qui est en fait un peu plus à l’ouest que l’île où nous avons débarqué ;



ça bouge un peu, mais sans plus ; les 50èmes rugissants de rugissent pas aujourd’hui, dommage, on aurait bien aimé avoir une mer démontée et du soleil ; on a une mer plutôt calme et un temps couvert … L’Antarctique n’est pas loin, à peine plus de 500 miles nautiques, un peu plus de 900 km !

On aura doublé le Cap Horn le 1.11.11 ! Marrant non ?

Ensuite remontée vers la baie de Wulaia où nous débarquons vers 16h00 pour une balade dans les collines, à la rencontre des castors !






La balade tient ses promesses : vues superbes sur la baie


et ... castors, euh, non ! Ce barrage là est abandonné !


Il faut encore grimper, et là ... bingo !






On redescend comblés.






Ce soir, diner d'adieu, apéros multiples, vin à table et champagne du capitaine ... Claire finira bourrée et malade ; elle ne m'a pas rejoué le coup de Cuba, mais pas loin ...

Une visualisation de cette croisière par deux cartes :



Demain petite demie journée à Ushuaia avant le vol pour Buenos Aires à 12h40.